EN BREF
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Le Festival de Cannes s’est fixé comme objectif de réduire son empreinte carbone à 48 600 tonnes de CO2 d’ici 2024, mais la majorité de ses émissions proviennent des transports des festivaliers, notamment en jets privés et super yachts.
Avec un impact environnemental significatif, ayant atteint 48 600 tonnes de CO2 l’année dernière (l’équivalent des émissions de près de 5 000 Français sur une année), le Festival s’engage depuis 2019 dans une démarche de décarbonation. Les organisateurs visent une réduction de 20 % d’ici 2030 grâce à des initiatives comme la promotion de produits locaux par les traiteurs et la limitation du plastique. Cependant, moins de 10 % de l’empreinte est liée à l’organisation, le reste étant dû aux déplacements des participants, en particulier par avion, un secteur qui a vu ses émissions augmenter de 50 % en cinq ans. Ainsi, le changement de comportement des festivaliers est essentiel, le monde du cinéma pouvant jouer un rôle clé en sensibilisant et en inspirant des pratiques plus responsables.
Le Festival de Cannes est synonyme de glamour, de célébrité et de cinéma, mais derrière les paillettes se cache une réalité moins reluisante : l’empreinte carbone considérable engendrée par cet événement prestigieux. Avec des émissions atteignant 48 600 tonnes de CO2, équivalentes aux émissions de près de 5 000 Français en une année, les organisateurs se retrouvent face à un défi colossal pour réduire l’impact écologique de cette manifestation. Cet article se penche sur les origines de cette empreinte carbone, les initiatives mises en place pour la réduire, et le rôle que pourrait jouer l’industrie cinématographique dans une transition écologique nécessaire.
Un frein environnemental majeur
Depuis 2019, le Festival de Cannes a pris des engagements sérieux en matière d’écologie, avec un objectif clair : réduire son empreinte carbone d’au moins 20 % d’ici 2030. Bien que diverses mesures aient été introduites, comme la restriction du plastique à usage unique et l’encouragement à la consommation de produits locaux et de saison, ces efforts ne font qu’effleurer la surface du problème. En effet, l’essentiel des émissions provient principalement des déplacements des festivaliers, en particulier via les jets privés et super yachts.
Les chiffres alarmants de l’empreinte carbone
Les chiffres sont sans appel. En 2022, le Festival a généré 48 600 tonnes de CO2, une valeur qui s’illustre par les émissions annuelles cumulées de plusieurs milliers d’individus. De plus, plus de 90 % de l’empreinte carbone du festival est attribuée aux participants, qui, pour la plupart, voyagent en avion. Pendant la cérémonie de clôture, un jet privé décollait toutes les six minutes. Cette dépendance à l’aviation pour les déplacements entraîne une augmentation continue des émissions, exacerbée par la croissance de l’aviation privée qui a enregistré une hausse de près de 50 % au cours des cinq dernières années.
Les alternatives possibles pour réduire l’impact
Bien que les stars et les acteurs influents ne puissent pas être simplement exhortés à adopter des pratiques de covoiturage, des solutions existent pour réduire leur empreinte carbone. Par exemple, opter pour un vol en classe affaires pourrait réduire leur impact de 15 fois, tandis que choisir la première classe d’un TGV entraînerait des émissions 65 fois plus faibles que celles des jets privés. En matière maritime, les yachts de luxe, qui consomment des millions de litres de carburant pour leurs déplacements, ne sont pas à ignorer. La transition vers des alternatives moins polluantes est devenue essentielle.
Un appel à l’action pour l’industrie cinématographique
Pour que le Festival de Cannes puisse réellement diminuer son empreinte carbone, un changement radical des comportements au sein de la communauté cinématographique est nécessaire. Les films ont un immense pouvoir en matière de sensibilisation et peuvent encourager des actions concrètes pour l’environnement. Les acteurs, en tant qu’influenceurs majeurs, pourraient prendre l’initiative de devenir des ambassadeurs de la transition écologique, déployant ainsi les efforts de sensibilisation auprès de leurs fans.
Les mesures institutionnelles en faveur de l’éco-responsabilité
Les institutions telles que le CNC (Centre National du Cinéma) ont également un rôle essentiel à jouer. En imposant aux films qu’ils soutiennent de fournir des bilans carbone, le CNC permet une meilleure évaluation de l’impact environnemental. Ces nouvelles directives doivent aller de pair avec des actions concrètes pour réduire les émissions à la source.
Vers une éco-contribution collective
Le Festival de Cannes a introduit une éco-contribution de 20 € HT pour tous les accrédités. Cette initiative vise à compenser partiellement les émissions liées à leurs déplacements et à leur hébergement. Cependant, pour que cette action ait un impact significatif, il convient d’élargir le champ d’application et d’incorporer des mesures visant l’ensemble de l’industrie du cinéma.
Des partenariats Durables pour l’avenir
En matière d’écoresponsabilité, le Palais des Festivals met également en place des partenariats avec des fournisseurs locaux et promeut l’économie circulaire. Ces collaborations ont pour but de privilégier les circuits courts afin de restreindre l’empreinte carbone de toutes les activités liées à l’événement. L’intégration de ces pratiques demeure une nécessité pour le secteur.
Quel avenir pour le Festival de Cannes ?
Le défi de l’empreinte carbone du Festival de Cannes est vaste et requiert des efforts collaboratifs. L’engagement du Festival à développer des pratiques plus durables est un premier pas, mais la route est encore longue. L’intégralité de l’industrie cinématographique doit se mobiliser pour que le glamour et l’impact environnemental ne soient plus opposés, mais bien compatibles. En mettant en avant des solutions innovantes et accessibles, le Festival pourrait ainsi devenir un modèle en matière d’éco-responsabilité.

Témoignages sur l’impact écologique du Festival de Cannes
« Lorsque j’ai appris que l’empreinte carbone du Festival de Cannes atteignait 48 600 tonnes de CO2, j’ai été choqué. Cela représente l’équivalent des émissions annuelles de près de 5 000 Français ! Cela soulève des questions sur les choix de transport des participants, notamment avec l’usage des jets privés et des super yachts. »
« En se penchant sur les initiatives mises en place, on peut noter que le Festival a bien l’intention de réduire son empreinte carbone d’au moins 20% d’ici 2030. Les efforts sur la fourniture de produits locaux et la limitation du plastique à usage unique sont encourageants, mais cela ne s’attaque qu’à une partie des problématiques majeures. »
« Il est alarmant de constater que plus de 90% de l’empreinte carbone provient de la venue des festivaliers. Les images de jets privés arrivant à une fréquence incroyable témoignent d’un mode de vie qui reste à rembourser. Nous devons changer nos comportements pour vraiment avoir un impact positif. »
« J’ai toujours admiré le monde du cinéma pour son pouvoir d’influencer et d’émouvoir. Les acteurs et réalisateurs, avec leur visibilité, peuvent devenir des ambassadeurs de la transition écologique. En montrant l’exemple, ils pourraient inspirer des actions concrètes face à ce que l’on savait trop négligé. »
« Il est temps que le Festival de Cannes revienne à des pratiques plus responsables. Si les yachts de luxe et les émissions de gaz à effet de serre liées à l’aviation privée continuent d’augmenter, les efforts pour compenser ces impacts environnementaux peuvent sembler dérisoires. La décarbonation ne pourra être efficace qu’en remettant en question ces habitudes de luxe. »